Littérature étrangère

Alberto Cavanna

L’Homme qui ne comptait pas les jours

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

« Il marchait depuis l’aube sans s’arrêter et son pas était devenu lourd non pas à cause de la durée du voyage mais du chemin qu’il avait encore devant lui et du néant qu’il laissait derrière lui. » Mohamed ne sait pas où il va et veut oublier ce qu’il a traversé. Après une nouvelle nuit dehors, il est réveillé par un vieil Italien bourru qui le secoue parce qu’il est couché devant la porte de son atelier. Quand la porte s’ouvre, il découvre un bateau comme il n’en a jamais vu, à la fois semblable à ceux que son grand-père construisait et pourtant différent, comme la mer vue depuis l’autre rive de la Méditerranée. Dès cet instant, un lien se noue entre les deux hommes autour d’un amour partagé pour la mer, les bateaux et la pêche, autour d’une douleur silencieuse qui les isole l’un et l’autre du monde. En travaillant ensemble, Cristoforo et Mohamed font plus que construire une barque, ils s’inventent un avenir qu’ils croyaient impossible. Un très beau roman sur l’amitié, le travail, l’échange, la transmission et l’espoir en « une nouvelle aube ».

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