Littérature étrangère

Lee Langley

Une ombre japonaise

illustration

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Qui ne connaît l’opéra de Puccini, Madame Butterfly, cette belle et triste histoire d’amour entre une jeune geisha et un marin américain de passage ? Lee Langley a imaginé ce qui aurait pu se passer une fois le rideau tombé.

Rappelons tout d’abord en quelques mots l’histoire de Madame Butterfly. Une jeune orpheline japonaise, Cho-Cho (ce qui signifie « Papillon »), est donnée en mariage par son oncle à Benjamin Pinkerton, marin américain dont le navire relâche dans le port de Nagasaki. Si Cho-Cho tombe sous le charme de Pinkerton, cette union n’est pour lui qu’un moyen d’obtenir une femme le temps de son séjour, une tradition japonaise permettant de « louer » une épouse pour une durée déterminée. Après le départ de son amant, Cho-Cho découvre qu’elle est enceinte et attend le retour de l’homme qu’elle aime. Quand il revient finalement, trois ans plus tard, c’est avec sa jeune épouse américaine et dans le but d’emmener l’enfant. L’opéra se terminait sur le suicide de Cho-Cho par jigai (équivalent du seppuku pour les hommes), afin de ne pas vivre dans le déshonneur. Dans son nouveau roman, Une ombre japonaise, Lee Langley a choisi de raconter sa propre version de la mésaventure de la jeune Japonaise et sa suite possible. Pour cela, elle a retardé l’histoire de quelques années, la situant au début des années 1920. Elle a donc imaginé la vie du fils de Cho-Cho et Pinkerton aux États-Unis avec sa mère de substitution, le désarroi de la famille pendant la Grande Dépression, puis les difficultés rencontrées par les Nippo-américains après Pearl Harbor, l’engagement militaire du garçon devenu jeune homme, et son désir de connaître la vérité sur ses origines une fois la guerre terminée. Mais à Nagasaki, tout a irrémédiablement changé…

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