Littérature étrangère

Jaume Cabré

Voyage d’hiver

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

« Sib La Réb Si Do », telle est la petite musique étrange et géniale qui résonne de la première à la dernière des quatorze nouvelles de ce Voyage d’hiver. On savait Jaume Cabré éblouissant dans les romans au long cours, on découvre qu’il ne l’est pas moins dans la forme brève, donnant une densité incroyable à une dizaine de pages comme il le ferait pour un roman de 500. Non content de ciseler chaque nouvelle avec une précision d’orfèvre, il crée une architecture d’ensemble prodigieuse par un jeu de résonances, de contrepoints et d’échos entre les différentes histoires. Au fil des pages, vous croiserez le fantôme de Schubert, une fille aux yeux de gemme, une mère déchirée par l’absence, un philosophe en clair-obscur, quelques tueurs professionnels et autant de princes de l’Église. À travers des intrigues totalement différentes, Jaume Cabré explore encore et toujours les replis de l’âme, les secrets honteux, les peurs inavouées et, plus que tout, les blessures inguérissables.

 

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