Littérature française

Jean-Daniel Baltassat

La Tristesse des femmes en mousseline

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

20 février 1945. Paul Valéry n’a plus que quelques mois à vivre. Alors que le monde est horrifié par la découverte des camps de concentration (ou peut-être finalement à cause de cela), il se réfugie dans le passé, convoque les souvenirs de sa jeunesse quand il fréquentait les Mardis de Mallarmé, quand il devisait avec quelques-uns des maîtres de l’impressionnisme pas encore tout à fait fréquentables. Perdu dans la contemplation d’une aquarelle de Berthe Morisot, bouquet d’arbres noyés de lumière – « un souffle du fond du monde, une transparence de l’au-delà » – , Valéry confronte la beauté de l’art à la réalité du monde, replonge dans les carnets où il avait copié, il y a si longtemps, les mots de Berthe, sa compréhension intime du geste de l’artiste. C’est donc autant la peintre que le poète-philosophe qui hantent les pages du nouveau roman de Jean-Daniel Baltassat, maître de l’évocation vivante et de l’érudition sensible, nous offrant une réflexion dense et profondément humaniste sur l’étroite relation entre la beauté et la vie.

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