Polar

Indrek Hargla

Le Spectre de la rue du Puits

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Qu’un opulent marchand meure de vieillesse lors d’un voyage religieux, c’est regrettable mais peu surprenant. Que le même jour, un commandant de la garde tombe d’une tour et que son visage se fige dans un rictus de terreur, « comme s’il avait vu un spectre », c’est une chose étrange, mais, quand on connaissait le goût de l’homme pour la bière, on peut penser que ce n’est qu’un malencontreux accident. Cependant, qu’un mystérieux vagabond soit assassiné quelques heures plus tard dans la rue où vivait le marchand, devant une maison que la rumeur dit hantée… et il n’en faut pas plus pour titiller la curiosité de Melchior. D’autant que la rue du Puits, épicentre de l’affaire, est la rue où il tient boutique. Deuxième opus de la série « Melchior l’apothicaire », Le Spectre de la rue du Puits se déroule dix ans après L’Énigme de Saint-Olaf et nous entraîne de nouveau dans les ruelles du Tallinn médiéval. Entre superstition, dévotion et perversion, Melchior mène l’enquête avec opiniâtreté et malice, n’hésitant pas à abuser, pour dénouer les langues, de sa fameuse liqueur d’apothicaire. Un roman à énigme classique et efficace, avec un personnage attachant dont on a hâte de découvrir les prochaines aventures.

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