Littérature française

Richard Morgiève

Les Hommes

illustration

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Malfrat avec un gros cœur, Mietek, le héros du nouveau roman de Richard Morgiève, est notre guide à la découverte d’un monde perdu où se côtoient tapins, brocos et amours purs.

Est parisien, années 1970. Les truands façon Tontons flingueurs disparaissent peu à peu. Délinquant fraîchement sorti de prison, Mietek est l’héritier de ces Hommes à l’ancienne, porteurs d’une certaine idée du monde, de la vie et des affaires. Pour donner le change à la police, Mietek s’initie à une brocante d’un genre particulier qui lui offre une façade respectable et des revenus confortables. Entouré de ferrailleurs, de flics corrompus, d’un brocanteur traficoteur, de gros bras et de voleurs rêveurs, Mietek tente de se forger un destin. Les femmes ne sont pas absentes de ce monde d’hommes, bien au contraire. Parmi lesquelles la belle Ming, trop attachée à la dope pour vivre l’histoire d’amour qu’il lui propose. Et puis il y a Cora… Petite fille qui d’un mot, d’un sourire, d’un dessin, chourave pour toujours le cœur de Mietek, obligé de chercher dans l’écriture une réponse à cette chose étrange qu’est la vie, une nouvelle définition à ce que c’est qu’être un homme. Richard Morgiève fait revivre comme rarement ce milieu populaire du Paris des malfrats à travers une galerie de personnages tous plus attachants les uns que les autres au-delà de leurs turpitudes. Et l’argot se fait littérature pour offrir à Mietek et Cora une aventure d’une totale humanité et d’une grande sensibilité.

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