Littérature française

Lionel Salaün

La Terre des Wilson

Chronique de Marie Michaud

Librairie Gibert Joseph (Poitiers)

Il y a quelque chose de Steinbeck et de Rash dans le nouveau roman de Lionel Salaün. Une blessure si profonde qu’elle rend tout possible, quel qu’en soit le prix.

Printemps 1935, au fin fond de l’Oklahoma. La chaleur et la sécheresse font rage depuis plusieurs années, obligeant les paysans à abandonner des terres devenues stériles et menacées par le Dust Bowl (tempête de poussière). Pourtant, une voiture rutilante approche d’une ferme isolée, celle du vieux Samuel Wilson. Celui qui en descend est parti depuis si longtemps – pas moins de quinze ans –, que plus personne n’attendait son retour et qu’on peine à reconnaître en l’homme aux poches pleines et gonflé d’assurance, le fils blessé qui avait fui la violence implacable de son père. Est-il revenu afin de faire fructifier sa fortune en prospectant pour trouver du pétrole comme il le prétend, ou pour se venger des souffrances du passé ? À moins que ce ne soit pour honorer une très ancienne promesse faite quand il était encore possible de rêver à une vie simple et heureuse… Avec La Terre des Wilson, Lionel Salaün confirme son talent pour saisir une atmosphère, donner vie à des personnages complexes et nous tenir en haleine jusqu’à la dernière ligne. Tant par les thèmes (règlement de comptes familial, histoire d’amour perdue, ascension sociale sur fond de Grande Dépression dans les plaines américaines), que par la forme, il signe un vrai grand roman américain.

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