Littérature française

Éric Fottorino

Questions à mon père

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Alors que L’Homme qui m’aimait tout bas évoquait son père adoptif, Éric Fottorino poursuit sa quête des origines avec le bouleversant portrait de son père biologique.

« Si vos parents sont d’accord, je suis prêt à vous recevoir ». C’est par cette phrase tout en retenue que Maurice, affublé par le destin du patronyme de « Maman », s’adresse pour la première fois à son fils Éric. Adopté par Michel Fottorino, Éric a essayé à l’âge de 17 ans de retrouver son véritable père. Ayant appris que celui-ci était gynécologue, accoucheur, obstétricien et chirurgien, il lui avait adressé un courrier par le truchement de l’Ordre des médecins. La réponse va venir. Et avec elle la matérialisation de cet homme. Enfin, le terme matérialisation va rapidement paraître un rien exagéré car la première rencontre se résume à une auscultation du fils par le père (une véritable auscultation) et il faudra attendre des années avant une deuxième rencontre qui se révélera tout aussi peu fructueuse. Mais l’histoire de la famille est de nouveau en marche et avec elle son lot d’héritage et de révélations : Maurice est originaire du Maroc et il est juif. Quand Éric lui pose la question de la signification de ce mot « juif » une trentaine d’années plus tard, il obtiendra cette terrible réponse « être juif c’est avoir peur ». Que faire de cette judéité ?

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