Littérature française

Vanessa Schneider

Tu t’appelais Maria Schneider

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Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Maria Schneider fut une étoile filante du cinéma dont la traînée bien trop noire finit par lui servir de linceul. Vanessa Schneider, sa petite cousine, revient sur ce destin hors normes.

Morte à l’âge de 58 ans, Maria Schneider fut accompagnée en sa dernière demeure par Alain Delon. Ce dernier lut lors de l’enterrement une lettre qu’avait écrite Brigitte Bardot pour cette triste occasion. L’actrice n’était pas tombée dans l’oubli que certains lui promettaient. Et à Vanessa Schneider de rappeler en ouverture que Maria disait, quelque temps avant son décès, déjà malade mais une coupe de champagne à la main, qu’elle avait eu une belle vie. Se confrontant ainsi d’emblée à la légende et tordant le cou à quelques idées reçues, l’auteure dresse un portrait par petites touches impressionnistes – les chapitres sont courts et ne sont pas organisés de manière chronologique – de celle qu’elle a tant aimée mais qu’il n’était pas toujours aisé de suivre ou de comprendre. De celle qui s’est souvent perdue. Évitant les pièges de l’hagiographie (les problèmes d’addiction de l’actrice sont évoqués), tout en n’hésitant pas à donner quelques coups de griffe bien sentis (sa colère devant la une du journal Libération à la mort de Maria), Vanessa Schneider a l’excellente idée d’évoquer cette grande cousine fantasque au travers de ses yeux d’enfant, racontant ainsi le contexte, l’époque et le décor dans lequel évolua cette étrange famille que formaient les Schneider. Sa vie parut en contenir cent. Replaçant en perspective les tenants et les aboutissants du tournage, Vanessa Schneider règle son compte à ce film qui permit à Maria de prendre son envol pour le meilleur et surtout pour le pire, le toujours sulfureux Dernier tango à Paris de Bernardo Bertolucci avec Marlon Brando, ce film qui en fit une star internationale pour de longues années mais surtout une femme à jamais blessée.

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