Chronique Le Cœur de l'Angleterre de Jonathan Coe

- Jonathan Coe
- Traduit de l'anglais par Josée Kamoun
- Coll. «Du monde entier»
- Gallimard
- 29/08/2019
- 560 p., 23 €
17 libraire(s)
- Emmanuelle George de Gwalarn (Lannion)
- Jean-Luc Aubarbier de Lire en Majuscule (Sarlat-la-Canéda)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Linda Pommereul de Doucet (Le Mans)
- Béatrice Leroux de Gibert Jeune (Paris)
- Manuel Hirbec de La Buissonnière (Yvetot)
- Valérie Faucon de Graffiti (Castres)
- Nathalie Iris de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Annie Maubourguet de Le Jardin des lettres (Andernos-les-Bains)
- Yolande Bastian de de Sarrebourg (Sarrebourg)
- Eric-Michel Tosolini de Sauramps Cévennes (Alès)
- Christelle Siméon de Publicisdrugstore (Paris)
- Marina Sauvage de Quai des mots (Épinal)
- Isabelle Digailliez de L'Oiseau Lire (Visé)
- Alexandra Villon de La Madeleine (Lyon)
- Jean-Pierre Agasse de Actes Sud (Arles)
- Sophie Lainé de CCGPF – Service du livre et des bibliothèques (Paris)
Stanislas Rigot Librairie Lamartine (Paris 16e)
Jonathan Coe revient nous raconter la dernière décennie anglaise par le prisme de sa classe moyenne, un tour de force mariant, uniquement pour le meilleur, humour, empathie et finesse d’analyse.
Ils s’appellent Benjamin, Lois, Colin, Sophie, Doug, Sohan. Ils ont 60, 20, 40, 70 ans. Ils sont des frères, des sœurs, des amants, des amis, des pères, des grands-pères, des filles et des fils. Ils sont journalistes, retraités, professeurs, étudiants, écrivains. Mais, et peut-être même surtout, ils sont anglais, merveilleusement anglais, terriblement anglais. Ils vont se rencontrer, se retrouver, s’aimer, se tromper, se découvrir, vivre ; et sous la baguette de Jonathan Coe, grand maître de l’orchestration, ils vont nous raconter l’Angleterre d’aujourd’hui, cette Angleterre qui vient de traverser une décennie des plus folles. Le récit s’ouvre en 2010 sur l’enterrement de la mère de Benjamin, homme entre deux âges, qui vit retiré dans un moulin réaménagé au fin fond de la campagne anglaise. La présence d’un vieil ami, de sa sœur, le cas de son père dont il va falloir désormais s’occuper, l’émotion de cette journée, tout concorde à bouleverser sa paisible retraite. Et c’est ainsi que commence cette odyssée britannique qui, tout en s’emparant des événements les plus marquants de l’actualité récente (les émeutes de Londres, les Jeux Olympiques et bien évidemment le référendum sur l’Europe, l’apparition du mot Brexit et la naissance du mouvement éponyme…), n’abandonnera jamais ses personnages pour une quelconque considération de fond, pour une factice vue aérienne, pour une synthèse des faits. Au jugement, Jonathan Coe préfère la vie et ses sommes d’aléas, les chemins de traverse, les ellipses et les changements de point de vue, ces petites scènes qui disent tant et qu’il confectionne à la perfection, avec cette rare humanité qui mêlent le rire aux larmes, délivrant le grand roman espéré sur cette ubuesque situation outre-Manche.