Littérature étrangère

Paolo Sorrentino

Ils ont tous raison

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Paolo Sorrentino nous offre un roman, un vrai, foisonnant et surprenant, vivant en diable, qui s’attaque avec force et subtilité à l’Italie et ses dérives tout en lui faisant une magnifique déclaration d’amour, un roman qui n’en fait qu’à sa tête, sans négliger pour autant son histoire, un roman qui ne laisse (fort heureusement !) jamais son lecteur prendre le dessus. La langue (je n’ose imaginer le nombre de nuits blanches que ce texte a dû valoir à son excellente traductrice, Françoise Brun) tortueuse et fulgurante à la fois, se jouant d’un argot bien trop travaillé pour prétendre à la rue, d’une poésie bien trop salie pour prétendre au salon, une langue qui déclenche les rires, provoque les pleurs, excite. Bien évidemment la crudité du livre et ses ruades ne plairont pas à tous, mais ce caractère tranché n’est-il pas une preuve supplémentaire de la qualité d’un livre qui rejoint la famille des ovnis, celle qui fait tout le sel de la littérature ?

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