Littérature étrangère

William Boyd

Solo

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Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

William Boyd offre à James Bond un smoking made in England du plus bel effet, dans la grande tradition de Ian Fleming : l’enquête est tortueuse, les filles sublimes et les cocktails tiennent au corps. Sean Connery est de retour !

Le nouveau Bond commence par une étonnante entrée en matière : un cauchemar. Celui-ci ramène notre héros en Normandie, le 7 juin 1944, lui rappelant un épisode où il faillit perdre la vie suite à l’enrayement de son arme. Bond se réveille alors, la tête en vrac, son repas d’anniversaire (45 ans au compteur) ayant visiblement laissé quelques traces. Heureusement, l’apparition de la magnifique Brice Fitzjohn a tôt fait de remettre James d’aplomb. C’est ainsi que William Boyd pose dès les premières pages le cadre de cette nouvelle aventure et le ton qu’il va donner à celle-ci : s’il s’engage à respecter bon nombre des règles imposées par l’univers ultra codifié de 007, il s’en démarquera par un retour aux sources bienvenu et une approche beaucoup plus humaine du héros, sujet à quelques émotions du plus bel effet le long de cette aventure à l’habituelle allure de labyrinthe. Débarrassé de quasiment toute sa quincaillerie de gadgets, il se voit confier par M une nouvelle mission : direction le Zanzarim, fictif pays d’Afrique (aux airs de Nigeria prononcés), ensanglanté par une guerre civile qui déchire le pays depuis la découverte de pétrole dans une de ses provinces, cette dernière ayant décidé de proclamer son indépendance et de créer l’État de la République démocratique du Dahum. À la surprise des observateurs internationaux, le gouvernement semble incapable de reprendre la main, et Bond se voit confier la neutralisation du général en chef des forces dahumiennes, Adéka, dit « le Napoléon africain ». La route va être longue et semée de nombreuses embûches. Et l’apparition du sanguinaire mercenaire balafré Kobus Breed ne va pas, pour le plus grand bonheur des lecteurs, faciliter les choses à un James définitivement plus à son aise au bar de son hôtel que dans la jungle.

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