Littérature étrangère

Hubert Selby Jr

Last Exit to Brooklyn

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Cette nouvelle traduction de Last Exit to Brooklyn mettant en lumière la formidable inventivité de la langue de Selby, décuple encore la fureur qui innerve ce classique.

Que ceux qui n’ont pas lu Last Exit to Brooklyn fassent un pas en avant et aillent chercher au creux des pages de ce chef-d’œuvre de la littérature américaine la correction qu’ils méritent. Au sein de ces phrases aux allures de torgnoles où se mêlent vie incandescente et misère noire, maelström maltraitant sans répit la grammaire, le lecteur puisera un plaisir des plus masochistes. Sept ans après la parution de Sur la route de Kerouac, Hubert Selby remettait une pièce dans le juke-box. Mais à l’énergie salvatrice d’un jazz enivrant se substituait l’électricité des mauvaises nuits et la gueule de bois des lendemains de cuite et de baston, la route ne menant plus qu’au bouge du coin, sans espoir d’un quelconque horizon. Quant à ceux qui ont déjà pris ce Last Exit sur le coin de la figure, qu’ils fassent eux aussi un pas en avant et tendent une nouvelle fois la joue, tant cette nouvelle traduction gratte le texte à l’os et chauffe à blanc un livre que l’on croyait déjà incandescent.

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