Polar

Terry Hayes

L'Année de la sauterelle

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Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

Attendu comme le loup blanc, le nouveau roman de Terry Hayes reprend les fondamentaux de son illustre prédécesseur, tout en se permettant d’y ajouter des références beaucoup plus actuelles. Attachez vos ceintures.

Les dix années qui viennent de s'écouler ont méticuleusement patiné l'aura de Je suis Pilgrim (JC Lattès et Le Livre de Poche), le faisant passer du statut effectif de best-seller à celui d'un incontestable roman culte, à tel point qu’il semble impensable aujourd'hui qu'il ne soit pas en stock dans le rayon policier de la moindre pochothèque. Comment succéder à un tel phénomène ? On imagine que Terry Hayes, scénariste de Mad Max II et III, From Hell et d’autres comédies tout aussi romantiques, a dû se poser la question plus d'une fois. Il nous livre aujourd'hui sa réponse avec L’Année de la sauterelle et, d'emblée, à la vue du pavé délivré, 690 pages bien tassées, on se dit qu'il a suivi les toujours judicieux conseils de Spinal Tap : si à 10 le son n’est pas assez fort, pousse à 11. Et bien lui en a pris, tant ce nouveau roman fait feu de tout bois. L’histoire commence par le message envoyé par un homme désireux, moyennant une généreuse contribution, de révéler les plans de la nouvelle organisation terroriste héritière de Daech, l’Armée des Purs, qui semble bien décidée à s’en prendre le plus violemment possible au monde occidental. La CIA envoie alors un de ses meilleurs agents pour rencontrer ce providentiel indicateur dans les badlands, charmant territoire aux frontières de l’Iran, de l’Afghanistan et du Pakistan. Forcément, rien ne va vraiment se passer comme prévu. À l’instar de Je suis Pilgrim, L’Année de la sauterelle mélange avec brio les univers du roman d’espionnage et du roman d’action, ce qui lui donne ce parfum si particulier de blockbuster ultra efficace, convoquant (en plus des habituels biceps et fusils d’assaut) une technologie de pointe assez fascinante. Nous sont ainsi racontées, à tombeau ouvert, les nombreuses aventures d’un héros, un vrai, des confins du désert au bureau d’un directeur de la CIA à Langley.

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