Littérature étrangère

Karl Marlantes

Retour à Matterhorn

Chronique de Stanislas Rigot

Librairie Lamartine (Paris)

La guerre du Vietnam traîne dans son sillage un cortège d’images que l’Histoire et, à sa suite, la littérature, la musique et le cinéma ont mythifié puis gravé dans la culture populaire – de Putain de mort de Michael Herr à cette tristement célèbre photographie de petite fille hurlant, du monologue de Marlon Kurtz Brando à Paint it black des Rolling Stones (a posteriori), en passant par Christopher Walken jouant à la roulette russe. Le sujet semblait balisé, n’offrant plus que la possibilité d’un exercice de style aux infimes variations. Le roman de Karl Marlantes prouve le contraire sans autres artifices qu’une terrible lucidité, celle qui décrypte au plus profond les parts d’ombre et de lumière de chacun des protagonistes de cette terrible aventure, celle qui dépasse ce cadre historique pour tendre à une bouleversante universalité, rejoignant ainsi les rangs de chefs-d’œuvre tels que À l’Ouest rien de nouveau d’Erich Remarque, pour la Première Guerre mondiale, ou Les Nus et les morts de Norman Mailer pour la Seconde.

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