Littérature étrangère
Sawako Natori
Un printemps au goût de mochi

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Sawako Natori
Un printemps au goût de mochi
Traduit du japonais par Jean-Baptiste Flamin
Le bruit du monde
02/10/2025
336 pages, 19,90 €
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Chronique de
Aurélie Janssens
Librairie Page et Plume (Limoges) -
❤ Lu et conseillé par
8 libraire(s)
- Emmanuelle George de Gwalarn (Lannion)
- Martine Coussy de Entre les lignes (Chantilly)
- Aurélie Janssens de Page et Plume (Limoges)
- Christophe Buchy de Libellune (Redon)
- Caroline Gelly de Le Chat borgne (Belfort)
- Coralie Brunel de Forum (Saint-Étienne)
- Margot Bonvallet de Passages (Lyon)
- Céline Dereims de Les yeux qui pétillent (Valenciennes)

✒ Aurélie Janssens
(Librairie Page et Plume, Limoges)
La maison d'édition Le bruit du monde a « pour vocation de révéler une littérature traversée par les enjeux du monde moderne et source de plaisir, capable d’enrichir nos imaginaires et d’élargir nos horizons. » Avec ce roman japonais aux tons doux, le contrat est on ne peut plus rempli !
Pour ce qui est d'élargir nos horizons, nous partons au Japon, à la gare de Nohara dans le nord du Kantô. La source de plaisir ? Une librairie nichée dans cette gare ! Il paraît qu'on peut y trouver à coup sûr le livre qu'il nous faut. C'est à partir de cette rumeur, lue sur des forums de discussion sur Internet, que débutent les aventures de Fumiya, un étudiant timide qui n'a de cesse de s'excuser. Il est à la recherche d'un exemplaire bien précis du livre Trop faible est le chant du cygne de Kaoru Shôji. Ce livre appartenait à son père qui le lui a prêté plusieurs années auparavant, mais Fumiya l'a égaré sans l'avoir ouvert. Et aujourd'hui, son père, malade, souhaite qu'il le lui rende. C'est donc cette mission chargée d'émotions qui va être confiée à Makino, la libraire du fameux établissement. Heureusement, elle peut compter sur une réserve secrète, sous la librairie, où sont stockées de nombreuses anciennes éditions. Invité par Makino à découvrir ce sous-sol, Fumiya est impressionné, aussi bien par la quantité d'ouvrages que par ce lieu inédit où ils sont entreposés, puisqu'il s'agit d'une station de métro. Un projet abandonné il y a de nombreuses années au profit d'une nationale pour désenclaver cette petite ville. Une réserve grand luxe : dans cette station ont été installés le chauffage, l'air conditionné et une protection contre les séismes, fréquents dans la région. Assez rapidement, Makino décèle chez Fumiya des connaissances sur le métier de libraire qu'on ne trouve pas chez un client lambda. Et pour cause : le père de Fumiya est le fondateur d'une grande chaîne de librairies japonaises. Mais l'étudiant n'est pas encore sûr de reprendre le flambeau. Makino convainc Waku, le propriétaire peu commode de cette librairie et salon de thé, de lui faire un contrat étudiant. Il rejoindra le personnel insolite du lieu, composé aussi de Sugawa, un homme mystérieux, silencieux, qui ne quitte ni son bar, ni son nœud papillon. Ce n'est pas seulement la littérature qui est mise à l'honneur, c'est aussi le métier de libraire dont vous découvrirez les coulisses. Sawako Natori est bibliophile, passionnée de Queneau et Murakami, et scénariste de jeux vidéo. On sent le plaisir qu'elle a eu à nous raconter la vie de cette librairie du vendredi où l'on parle aussi bien de yōkai que de Raymond Chandler. Le petit bonheur à la fin du livre ? En plus d'une bibliographie étoffée, c'est d’apprendre que ce volume n'est que le premier d'une tétralogie et qu'on va pouvoir y retourner !