Si vos moyens ne vous permettent pas de prendre l'avion pour l'autre bout du monde et déguster les spécialités de chaque pays, prenez un ticket de métro et parcourez les arrondissements de Paris : vous y trouverez des échoppes, comptoirs ou encore food trucks qui vous feront tout autant voyager pour moins de 15€ par repas. C'est la promesse que nous fait Jean-François Mallet, cuisinier et photographe, dans Vorace – un panorama géant de la street food aujourd'hui. Il faut dire que dans cette ville cosmopolite, les occasions de découvrir des patrimoines culinaires sont nombreuses. Mais « "Vorace" n'est pas un guide, c'est un livre de photos qui se regarde comme un film ». Ce livre de plus de 600 pages contient donc plus de 1 000 photos d'aliments, de plats, en gros plan (et la salive de monter à chaque page !) mais aussi des équipes de ces petits restaurants, tantôt souriantes, tantôt concentrées, et des clients de tous âges car la street food séduit aussi bien les ados que les seniors, les cadres dynamiques que les gens issus de milieux populaires. Dans ces photos aux couleurs ultra-vivantes, à l'esthétique pop et vintage des années 1990, on voyage d'un bout à l'autre de la planète : cuisine mexicaine, vietnamienne, libanaise, kebab, resto casher… On y trouve aussi bien les classiques comme les hot-dogs, pizzas, burgers ou encore barquettes de frites, que des plats beaucoup plus exotiques comme les bành-mi, les gua bao, ou encore des curry japonais. De page en page, une envie monte : celle de tester toutes ces adresses. Et pour celles et ceux qui sont loin de la capitale, le livre contient aussi cinquante recettes : seize « de base » comme le pain burger, les cheese naan ou encore les pickles vietnamiens, mais aussi trente-cinq plats du poulet frit à la coréenne à la pissaladière en passant par les pastels sénégalais ou encore les quesadillas. De quoi redonner ses lettres de noblesse à une cuisine parfois méprisée qui porte pourtant une grande attention aux produits et aux saveurs !

Et si nous poursuivions le voyage en France, du côté des terroirs justement ? Avec pour fil conducteur le gras ! Car comme le dit si bien Karadoc dans la série Kaamelot, « le gras c'est la vie ». Et c'est aussi le titre du livre de Marion Chatelain. Cette autrice parcourt la France depuis une quinzaine d'années pour mettre en avant les traditions et les artisans du goût. À la lecture de ce livre, on n'a qu'une envie : plaider pour qu'officiellement soit reconnu comme sixième goût l'oléogustus (le goût du gras) ! Mais attention, pas n'importe quel gras ‒ pas celui des industriels et des aliments ultra-transformés ‒ le bon gras, le vrai gras, animal ou végétal. « Sensuel, envoûtant, poétique, addictif voire sulfureux... le gras est une promesse de grande régalade », nous annonce Marion Chatelain. Et pouvons-nous lui donner tort ? On est d'accord qu'on prend plus de plaisir avec nos proches autour d'une blanquette ou d'une raclette que d'une « brocoli vapeur party » ! Dans son livre, elle met en avant ces produits sans qui les recettes seraient sans saveur : le beurre, la crème, les huiles, le gras de canard ou de porc mais aussi les poissons. Pour cela, on visite des fermes, des boulangeries, charcuteries, on rencontre Pascale, Catherine, Franck... Ces hommes et femmes qui se battent chaque jour pour proposer des produits respectueux de leur écosystème local, attachés à un savoir-faire et adeptes d'un temps plus long. Car derrière les produits, il y a des gens, inscrits dans un terroir et mieux les connaître permet de mieux savourer. Saviez-vous par exemple que lorsqu'on boit ou cuisine un lait cru fermier, le goût sera différent selon les saisons ? Eh oui, les vaches ne mangent pas la même chose en été et en hiver ! Dans ce livre où chaque photo titille les papilles, on retrouvera aussi cinquante recettes du petit déjeuner au dîner en passant par l'apéro ou le brunch. Des recettes simples pour lesquels on nous donne des conseils dans la manière de bien choisir ses matières grasses et même de les conserver – le beurre est un capteur d'odeur, ne le laissez pas à l'air libre dans votre frigo. Et côté anti-gaspi : ne jetez plus vos os de jambon ou de poulet, utilisez-les pour faire des bouillons ! Un ouvrage qui ravira aussi bien les becs sucrés (caramels, brioches ou crêpes) que les becs salés (gaufres aux légumes, cake au fromage, mayonnaise). Sur ces bonnes paroles, je file en cuisine, j'ai quelques recettes à tester !