Bande dessinée

Andalusia K. Soloff

Rendez-les-nous vivants

Chronique de Sarah Gastel

Librairie Terre des livres (Lyon)

Dans la nuit du 26 septembre 2014, quarante-trois étudiants de l’École normale d’Ayotzinapa, fer de lance des luttes dans le Guerrero, disparaissent. Six autres sont assassinés. Au Mexique, où la collusion entre l’État et les narcotrafiquants est une réalité, cette tragédie a fait l’effet d’une bombe et continue de cristalliser l’indignation de toute une société. Rendez-les-nous vivants, roman graphique en noir et blanc, jouant d’une ligne claire bienvenue, déploie sur quinze chapitres une chronologie des événements et des investigations en cours. Fruit de quatre-vingts entretiens avec des témoins et des journalistes, il tente de restituer « les émotions des familles » et « le sentiment d’absence » que tentent d’atténuer les visages et les noms des disparus reproduits le long des pages. Destiné initialement à un lectorat international, ce livre engagé a permis aussi de diffuser au Mexique cette affaire dans des milieux où l’illettrisme perdure.

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