Littérature française

Maylis de Kerangal

Canoës

Chronique de Sarah Gastel

Librairie Terre des livres (Lyon)

Avec le recueil de nouvelles Canoës, Maylis de Kerangal piste « les voix comme l’or des rivières », ces vibrations sonores qui nous connectent les uns aux autres. Dans ces huit récits, où chaque voix est captée dans un moment de fragilité, huit narratrices cherchent leur tonalité propre à la première personne. Alors que dans « Bivouac », une traductrice, qui souffre d’une mauvaise occlusion de la mâchoire, s’interroge sur la façon dont parlaient les hommes et les femmes de la Préhistoire, la narratrice d’« Oiseau léger » demande à son père d’effacer du répondeur du téléphone la voix de sa mère disparue cinq ans plus tôt. « Mustang » met en scène une Française venue rejoindre son compagnon dans le Colorado et qui multiplie les échappées au volant de sa voiture. Un livre brillant qui déploie ce second visage qu’est la voix, son rôle dans nos vies sociales et intimes et qui dévoile aussi l’étranger qu’on porte tous en soi.

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