Chronique Girl de Edna O’Brien

- Edna O’Brien
- Traduit de l’anglais (Irlande) par Aude de Saint-Loup et Pierre-Emmanuel Dauzat
- Sabine Wespieser éditeur
- 12/09/2019
- 250 p., 21 €
31 libraire(s)
- Emmanuelle Belle de Maison du livre (Rodez)
- Jean-Luc Aubarbier de Lire en Majuscule (Sarlat-la-Canéda)
- Karine Clugery de Les Mots voyageurs (Quimperlé)
- Marie Michaud de Gibert Joseph (Poitiers)
- Michel Edo de Lucioles (Vienne)
- Marie-Claire Bour de PAGE 10/2 (Vendôme)
- Delphine Bouillo de M'Lire (Laval)
- Amandine Ardouin de Saint-Pierre (Senlis)
- Marjolaine Cauquil de Murmure des mots (Brignais)
- Linda Pommereul de Doucet (Le Mans)
- Marie-Laure Turoche de Coiffard (Nantes)
- Valérie Barbe de Au Brouillon de culture (Caen)
- Claude Charpentier de Lectures vagabondes (Liffré)
- Jean-Baptiste Hamelin de Le Carnet à spirales (Charlieu)
- Céline Arrault-Noël de Le Pain de 4 livres (Yerres)
- Sarah Gastel de Terre des livres (Lyon)
- Hugo Latreille de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
- Eric-Michel Tosolini de Sauramps Cévennes (Alès)
- Christine Milhès de Privat (Toulouse)
- Bogumila Szast-Moreau de PULP Sud (Villejuif Cedex)
- jose Carvalho de LES PETITS PAPIERS (Moret-sur-Loing)
- Florence Reyre de Du côté de chez Gibert (Paris)
- Magali Mohamed de Le Pain des rêves (Saint-Brieuc)
- Maria Ferragu de Le Passeur de l'Isle (L'Isle-sur-la-Sorgue)
- Mathilde Boudinet de Chantepages (Tulle)
- Rachel Besnard-Javaudin
- Maryline Noël de Le Comptoir (Santiago)
- Lucile Montezin de Nouvelle (Asnières-sur-Seine)
- Jérémy Derny de L'impromptu (Paris)
- Stéphanie Férial de Le Pavé du canal (Montigny-le-Bretonneux)
- Sophie Lainé de CCGPF – Service du livre et des bibliothèques (Paris)
Sarah Gastel Librairie Terre des livres (Lyon)
Du haut de ses 88 ans, la grande damedes lettres irlandaises livre un nouveau chef-d’œuvre de violence et de tendresse. Edna O’Brien, vigie obstinée de la condition féminine, sans peur.
Depuis la parution de son premier roman, Les Filles de la campagne, censuré à sa parution en Irlande dans les années 1960, Edna O’Brien donne voix aux femmes de son pays, empêtrées dans un limon moral et social. Mais son engagement va bien au-delà, de par le monde, à travers une œuvre totale qui évoque l’archaïsme des pères, la capitulation des mères et la rébellion des filles, à l’image de Girl dont l’édition française paraît en simultané avec l’édition originale. Dans son nouveau livre, l’écrivain se met dans la peau et dans la tête d’une adolescente nigériane enlevée par Boko Haram. « J’étais une fille autrefois, c’est fini », sont les premiers mots de l’héroïne. Depuis son rapt, nous vivons avec elle tout ce qu’elle endure, au plus près de ses émotions : la traversée de l’épaisse jungle pour une destination inconnue, les effets personnels jetés par les flancs du camion pour que l’on retrouve sa trace, l’arrivée dans un grand camp boueux, le port d’un uniforme et tout un quotidien cauchemardesque fait de tâches quotidiennes éreintantes, de prières et de violences indescriptibles. Dans un univers qui l’éloigne davantage de jour en jour du langage de l’amour, la jeune fille désorientée gribouille dans un petit carnet et tente de ne pas perdre espoir. Texte d’une effroyable splendeur, Girl parle d’exclusion, de la sauvagerie du monde et du prix à payer pour être libre. Autant de thèmes qu’Edna O’Brien convoque dans une langue tranchante où affleure l’urgence, comme pour mieux accentuer ce qu’elle veut dénoncer. Ce livre d’une radicalité extrême se lit d’un souffle et laisse pétrifié. Mais, au fil des pages, un miracle se produit, une percée lumineuse s’immisce dans ce formidable portrait de combattante qui recomposera sa vie en miettes. Un prodigieux récit de résilience.