Littérature française

Édouard Louis

Qui a tué mon père

Chronique de Sarah Gastel

Librairie Terre des livres (Lyon)

Troisième opus d’une introspection cathartique, Qui a tué mon père est l’histoire d’un fils qui n’a appris à connaître son père que « par accident ». Pour raconter ce paternel taiseux travaillant à l’usine et leur amour contrarié, l’auteur s’empare du corps de son père, réceptacle des violences liées au déterminisme social. Le propos du livre est de montrer comment la société brise les individus et comment nos corps parlent de nos conditions de vie. Le dos broyé à 35 ans après un accident à l’usine, ce père devra subir les conséquences de décisions politiques venues de dominants, telles que la transformation du RMI en RSA sous Sarkozy pour favoriser le retour à l’emploi, l’obligeant à accepter un travail de balayeur dans une autre ville en dépit de ses souffrances physiques. « L’histoire de ton corps accuse l’histoire politique », assène Édouard Louis qui n’hésite pas à épingler nominativement des hommes et des femmes de pouvoir.

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