Littérature étrangère
Refaat Alareer
Gaza écrit Gaza

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Refaat Alareer
Gaza écrit Gaza
Collectif de traducteurs
Mémoire d'encrier
03/10/2025
280 pages, 22 €
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Chronique de
Sarah Gastel
Librairie Adrienne (Lyon) -
❤ Lu et conseillé par
7 libraire(s)
- Sarah Gastel de Adrienne (Lyon)
- Valérie Briland de Hirigoyen (Bayonne)
- Coralie Brunel de Forum (Saint-Étienne)
- Margot Devigne de Association internationale des libraires francophones (Paris)
- Aquilina Tannous de Goulard (Aix-en-Provence)
- Clara Pero de Les Trois Brigands (Toulon)
- Mariam Benabdellah de Carrefour des Livres (Casablanca)

✒ Sarah Gastel
(Librairie Adrienne, Lyon)
Gaza écrit Gaza, qui fait entendre la voix de la jeunesse palestinienne, nous parvient grâce aux éditions Mémoire d’encrier et aux traductions de vingt-cinq écrivains de toute la francophonie.
Guidés par le poète, professeur et activiste Refaat Alareer, tué le 6 décembre 2023 par une frappe israélienne, quinze jeunes Palestiniens et Palestiniennes racontent l’occupation, leur attachement à la terre, la guerre, la mort, l’immense mur et les oliviers déracinés, à travers vingt-trois fictions. Mais aussi la résistance, l’espérance et un féroce amour de la vie. Ces textes qui « jettent à la fois un pont vers l’Histoire et se projettent vers les rêves de demain » pourraient avoir été écrits ces deux dernières années tant le quotidien décrit fait écho à la pulvérisation de l’enclave. Or Gaza écrit Gaza est né en réaction à l’offensive israélienne « Plomb durci » qui a fait près de 1 400 morts et 5 000 blessés entre le 27 décembre 2008 et le 18 janvier 2009, et a été publié initialement en 2014. À la suite de cette guerre, toutes les voix du recueil, issues pour la plupart de la blogosphère et à majorité féminine, se sont emparées de la fiction pour raconter la condition palestinienne en brisant virtuellement le blocus imposé par Israël. A éclos un précieux livre, aux formes et aux tonalités variées, qui nous aide à saisir le présent. Cet écho est présent dans « Leur maison », écrit par Refaat Alareer, dans lequel un homme veut détruire la maison d’où il a été chassé, ou encore dans « Une goutte de pluie », du même auteur, où un fermier israélien et un agriculteur palestinien de Cisjordanie s’abritent tous deux de la pluie des deux côtés du mur. Comme dans « Ensevelie », écrit par Rawan Yaghi, dans lequel une jeune fille blessée sous les décombres de sa maison comprend que personne ne viendra la secourir. Une jeune autrice, Nour El Borno, se met également dans la peau d’un soldat israélien en entrant dans sa psyché dans « Insomnie ». Un livre à lire pour que « la Palestine tant rêvée [soit] à un récit près d’être une réalité ».