Littérature française

Emmanuelle Favier

La Part des cendres

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Parce qu'il est parfois nécessaire de faire « la part des cendres » pour découvrir ce que le feu nous laisse en héritage. Telle pourrait être la phrase en exergue de ce somptueux roman. Une fresque qui débute en 1812 alors que la jeune Sophie Rostopchine (pas encore Comtesse de Ségur) fuit Moscou, que son père, gouverneur général de la ville, vient de faire incendier pour ne pas la céder à Napoléon. Elle a pris soin de cacher dans un coffret marqueté son journal. La clé est perdue mais ce coffret est un fil rouge du roman, une lumière, un flambeau au cours de deux siècles de guerres et de pillages. Dans le feu de l'action, on croise héros modestes et monstres de l'Histoire : Tolstoï, Woolf, Yourcenar, Vivant-Denon, Rose Valland, Hitler. Un roman documenté, au rythme trépidant, cavalcade temporelle et artistique, aux registres de langues variés sur la transmission, la perte et la spoliation des œuvres. Un hommage aux arts et à la littérature.

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