Littérature française

Jennifer Richard

Notre royaume n’est pas de ce monde

Chronique de Emmanuelle George

Librairie Gwalarn (Lannion)

Ce roman ambitieux et documenté fait écho à deux précédents textes : Il est à toi ce beau pays (2018), une fresque sur la colonisation de l'Afrique et Le Diable parle toutes les langues (2021) qui retrace le parcours d'un marchand d'armes du XXe siècle. Les trois forment un triptyque à lire dans n’importe quel ordre ou indépendamment. Dans une dimension parallèle sont ici réunis sur invitation du pygmée Ota Benga, le héros d’Il est à toi ce beau pays, Jaurès et Guevara, Luther King et Rosa Luxembourg, Gandhi, Lincoln, Ben Laden, etc., une vingtaine de personnes dont le point commun est d'avoir été assassinées pour leurs idées, bonnes ou mauvaises. La narration s'étend sur vingt ans (1896-1916), trois continents et mêle le destin de tous les protagonistes interrompant le récit et partageant des souvenirs, quitte à se renseigner via leur « portable ». Ici, tout est vrai (faits et personnalités) et forme un contre-récit magistral de l'Histoire officielle.

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