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Littérature française

David Thomas

Un frère

✒ Emmanuelle George

(Librairie Gwalarn, Lannion)

David Thomas est à lire absolument. Auteur de recueils d’instantanés exceptionnels d’intelligence, d’humour, de justesse, il signe ici un récit plus intime mais néanmoins universel. Bouleversant.

Des envies de lecture de grande qualité ? Lisez David Thomas ! Ses recueils d’instantanés publiés aux éditions de L’Olivier sont à lire absolument ! Au choix : La Patience des buffles sous la pluie, Seul entouré de chiens qui mordent, prix de la nouvelle de l’Académie française en 2011, ou Partout les autres, couronné par le prix Goncourt de la nouvelle en 2023. En cette rentrée littéraire, emparez-vous sans tarder de ce texte court, intime, fort et juste sur la maladie mentale mais aussi sur l’amour fraternel. Celui d’un frère et pour un frère. Celui de David Thomas, Édouard qui, « pendant presque quarante ans, aura été là sans plus vraiment être là. Lui mais plus lui. Un autre ». Raconter la vie et le combat d’Édouard avec et contre la schizophrénie, c’est raconter les terribles ravages d’une tyrannie intérieure, sa noirceur, sa dureté, son omniprésence, dans la vie du malade et de son entourage. Si David Thomas remonte le fil de la vie de ce frère, mort brutalement, il écrit pour mieux le retrouver dans leur complicité et leurs rires des années heureuses. Remontant à la source du lien qu’il a eu avec son aîné et grâce auquel il s’est construit, il chemine dans les souvenirs et il s’interroge sur la façon d’écrire cette histoire, sans trahir ni enjoliver. Écrire pour rejoindre un frère. Le retrouver. Lui donner littérairement corps et âme. Un titre à ce texte aurait pu être Partout, un autre. Un frère, c’est tellement mieux. À lire absolument ! La plume est fine, parfois drôle et tendre, à dessein subtilement incisive. Alors que la maladie mentale est déclarée « grande cause nationale » 2025, ce texte est une occasion singulière et littéraire d’aborder le sujet sans sublimation, ni voyeurisme ou misérabilisme et d’interroger notre rapport à ce qu’on appelle la folie.

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