La vie du libraire Jean-François Delapré

Illustration de Jean-François Delapré

Rencontre avec Jean-François Delapré de la librairie Saint-Christophe à Lesneven.

PAGE - Comment et pourquoi êtes-vous devenu libraire ?
J-F. D. – Comme souvent dans notre métier, par hasard. Je travaillais au Trésor Public, une contribuable vient me demander des délais de paiement. On discute, je lui dis que j’habite Lesneven. Elle me dit qu’elle y a des amis qui gèrent la Librairie Saint Christophe et qu’elle est à vendre. Le soir, j’invite ma femme au restaurant et je lui dis que je vais arrêter d’acheter des livres. Consternation dans son regard ! On va acheter une librairie ! Et voilà depuis 1991, on est ici, au bout du bout du monde !

Parlez-nous un peu de votre librairie et de votre équipe ?
J-F. D. – Nous sommes 4 dans une librairie de 160 m2, dans une ville dynamique de 7000 habitants. On travaille donc en couple, avec une apprentie, Coline, et Monique qui s’occupe plus de la papeterie. Mais dans une petite ville, il faut tout savoir faire, on est chacun à notre manière un couteau suisse du livre !

Racontez-nous une anecdote amusante avec un client ?
J-F. D. – Un été, je vois un couple qui fait le tour de la librairie. Ils parlaient entre eux à voie basse avec un accent du Sud-Est assez prononcé. Je voyais que c’étaient des gens habitués à fouiner en librairie. Ils arrivent à la caisse avec trois romans. Je leur dis « Très bon choix ! » et je les vois sourire. « Oui, vous les avez recommandés dans un des derniers Page des Libraires, et comme on est venus de Nice pour des vacances en Bretagne, on s’est dit qu’on allait pousser jusqu’à chez vous pour les acheter ! La magie Page des Libraires.

Quel est le premier livre de votre bibliothèque avez-vous rouvert ?
J-F. D. – J’ai recommencé de relire les Astérix, et c’est très bizarre, mais je me suis retrouvé avec mes yeux d’enfant quand je les lisais le soir, bien bordé au fond de mon lit. Cette période étrange me donne envie de retrouver le vrai plaisir de la lecture, non plus comme un métier, mais comme un enfant qui apprend. Et sinon, relire Ross Macdonald chez Gallmeister, toujours un vrai bonheur !

Quel serait le conseil que vous aimeriez donner à nos lecteurs pour ces périodes de confinement ?
J-F. D. – Un peu ce que je disais précédemment, prendre le temps de redécouvrir des auteurs, remettre un peu d’ordre dans la bibliothèque et surtout trouver ce plaisir qu’est la littérature sous toutes ses formes.

Une autre idée de question à laquelle vous aimeriez répondre ?
J-F. D. – J’aimerais pouvoir répondre à cette question toute simple qu’on me pose très souvent en ce moment : "Alors, vous ré-ouvrez quand ?"

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