Chronique La Renverse de Olivier Adam

- Olivier Adam
- Flammarion
- 06/01/2016
- 266 p., 19 €
28 libraire(s)
- Nathalie Vigne de Le Coin des livres (Davézieux)
- Jean-Luc Aubarbier de Lire en Majuscule (Sarlat-la-Canéda)
- Karine Clugery de Les Mots voyageurs (Quimperlé)
- Florence Zinck de Sauramps (Montpellier)
- Michèle Germain de ParChemins (Saint-Florent-le-Vieil)
- Marie Boisgontier de M'Lire (Laval)
- Frédérique Franco de Le Goût des mots (Mortagne-au-Perche)
- Nadine Leimacher de Maison de la presse (Haguenau)
- Marjolaine Cauquil de Murmure des mots (Brignais)
- Bénédicte Cabane de des Danaïdes (Aix-les-Bains)
- Betty Duval-Hubert de La Buissonnière (Yvetot)
- Françoise Dupuis-Marsal de Le Neuf (Saint-Dié-des-Vosges)
- Philippe Soussan de Les Vraies Richesses (Juvisy-sur-Orge)
- Nathalie Iris de Mots en marge (La Garenne-Colombes)
- Marie-Laure Turoche de Coiffard (Nantes)
- Clémence Duhail de Majuscule-Mary (Fougères)
- Caroline Macheda de Jules et Jim (Cluses)
- Christelle Mignant de Majolire (Bourgoin-Jallieu)
- Anne Lesobre de Entre les lignes (Chantilly)
- Céline Vignon de Mots et images (Guingamp)
- Brice Vauthier de L'Étagère (Saint-Malo (Paramé))
- Serge Blanchard de Papyrus (La Ferté-Bernard)
- Lydie Baillie de Aux lettres de mon moulin (Nîmes)
- Julie Thoreau de Nouvelle d'Orléans (Orléans)
- Eva Brayet de municipale de Wissous (Wissous)
- Alexis Destombes de Histoire de lire (Gréoux-les-Bains)
- Virginie Vallat de de Paris (Saint-Étienne)
- Marina Sauvage de Quai des mots (Épinal)
Jean-François Delapré Librairie Saint-Christophe (Lesneven)
Pour qui vit en bord de mer, la renverse est ce moment de calme entre les marées hautes et basses. Moment incertain où, si on n’y prend garde, on ne sait ce qui va se passer. Dans ce roman, Antoine hésite, c’est sa renverse.
C’est la mort d’un homme, Jean-François Laborde, maire de la commune de son enfance, politique passé par un ministère, qui va le replonger dans ce passé qu’il a cherché à fuir depuis des années. En s’exilant, en renonçant à ses parents, à son frère Camille, à son père falot, admirateur éperdu de sa femme, à sa mère maîtresse du maire, principale collaboratrice de celui-ci jusqu’à ce qu’un scandale sexuel vienne éclabousser tout ce petit monde, Antoine n’aura de cesse de tenter de comprendre comment tout ce en quoi il a pu croire n’était que paravents, bassesses, renoncements. Après avoir fui avec Lætitia, la fille de Laborde, vers ce coin perdu de Bretagne où ils tenteront, vainement, d’inventer un futur bancal, de s’aimer maladroitement, Antoine reviendra sur ses pas, remettra les pieds dans sa ville, reprendra les routes, s’arrêtera devant cette maison de son enfance qui l’aura broyé, lui tout autant que Camille. L’humiliation n’entraîne que rarement le pardon, et c’est sur ce chemin qui le mènera jusqu’à l’enterrement de Laborde, qu’il viendra puiser, dans les regards, les attitudes, les postures, une seule raison d’espérer, afin de sortir de la spirale infernale qui l’emmène vers le néant. En décortiquant ce qui fait le faible et le fort, en démontant le système qui broie ceux qui n’ont pas la capacité de le combattre, Olivier Adam nous renvoie à nos propres compromissions, à nos misérables faiblesses qui font taire nos révoltes. Finalement, c’est auprès de Camille, parti à Montréal, qu’il mettra un point à cette recherche du bonheur qui ne cessait de le fuir, comme les grains de sable dans la main. Comme à chaque roman, Olivier Adam nous ramène à notre propre humanité.