Littérature française

Gérard Mordillat

La Brigade du rire

Chronique de Jean-François Delapré

Librairie Saint-Christophe (Lesneven)

Bob s’est suicidé. Le responsable de sa mort, c’est Pierre Ramut, un éditorialiste qui déteste les ouvriers français et ne jure que par la Chine. Nos compères décident de l’enlever et de le faire bosser comme un Chinois au fond de la cave d’un Bunker, où il a pour tâche de percer des trous dans une pièce de duralumin. Au début, Ramut renâcle, puis finalement il augmente la cadence et bat des records de productivité. Mais l’enlèvement va avoir des conséquences sur la vie des personnages, qui peu à peu vacillent. Pendant que Ramut perce ses pièces, eux perdent des illusions. Les rapports de force s’inversent. Du noir et blanc, postulat de départ, on passe par des zones de gris. C’est drôle et tendre, les dialogues sont percutants, les personnages attachants, surtout quand les carapaces s’effritent et que les situations s’enchaînent. Dans cette satire de notre société aveuglée par l’argent, c’est l’intérêt de la caricature d’appuyer le trait là où ça fait mal.

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