Littérature française

Christian Thorel

Dans les ombres blanches

Chronique de Jean-François Delapré

Librairie Saint-Christophe (Lesneven)

« J’ai toujours beaucoup aimé la musique. » C’est ainsi que Christian Thorel entreprend d’aborder son amour des mots et des écrivains. Il n’a pas tort, car ce que tout libraire aime avant tout, c’est cette musique qui anime les mots, les rend ronds comme des blanches sur la portée, ou fortissimo comme des quartes qui vibrent. Car quand un roman nous emporte... De l’oxymore qui forme « Ombres Blanches », Christian Thorel a fait un nom, celui d’une librairie, un peu comme une virgule, dirait les hommes de lettres. La virgule permet le temps de la parole, le temps de reprendre ses esprits, de parler de ce temps passé où le livre n’avait ni prix, ni valeur. Et il fut de ceux qui se sont battu contre cette adversité, avec des amis de choix comme Jérôme Lindon, Antoine Gallimard et tant d’autres, qui nous permettent encore de vivre de notre passion. Être libraire n’a pas de prix. Je le mesure chaque jour, car c’est un métier de liberté où des gens ont œuvré, il y a plus de trente ans, pour que cela persiste. Christian Thorel est l’un d’eux. Que vous dire de plus, sinon merci pour tout. Nous continuons. Encore et toujours.

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