Littérature française

Maryam Madjidi

Marx et la poupée

Chronique de Jean-François Delapré

Librairie Saint-Christophe (Lesneven)

C’est un roman qui commence dans le ventre d’une mère, dans la main d’un homme qui grave un prénom sur une pierre. C’est un livre qui commence comme une promesse de lendemains meilleurs. Il y aura trois naissances, car on ne sort vivant de la première que par mégarde. Comme autant de respirations, Maryam Madjidi nous raconte en courts chapitres les vies volées par la révolution iranienne de Khomeiny. La fuite, l’apprentissage d’une autre langue, d’un autre pays, d’autres coutumes, mais aussi la perte, les brisures de l’enfance, quand elle désire du lavash, ce pain iranien qu’elle adore alors que son père lui propose des croissants. Il lui faudra grandir dans ses nouveaux habits d’Européenne, jamais d’ici, mais plus de là-bas. De l’enfance jusqu’à son retour au pays, de la petite fille qui ne parlait pas à la femme qui se donne à son amant, c’est autant de belles pépites de souvenirs qui s’amoncellent pour former un grand roman sur l’écartèlement entre les deux pays qui l’ont vu naître et renaître. Magnifique !

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