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Polar

Marin Ledun

Free Queens

Chronique de Jean-Baptiste Hamelin

Librairie Le Carnet à spirales (Charlieu)

Marin Ledun possède une place à part dans la littérature française, usant sans abuser du genre noir afin de donner à lire des sociétés viciées et cette part sombre de l’humain qui s’embrase souvent à la seule pensée d’un lourd paquet de billets. Après l’extraordinaire Leur Âme au diable, Marin Ledun revient, avec Free Queens, sur les traces de jeunes prostituées nigérianes, otages et esclaves d’un trafic monstrueux. Alcool, multinationales, journalisme, misère et une marque de bière sont ici les ingrédients d’un cocktail hautement inflammable. La force de Marin Ledun, toujours, est de mêler habilement enquête journalistique et autopsie d’une société, dans un style d’une précision redoutable. On ressort de cette lecture absolument K.O., décontenancé encore davantage par la suffisance de ceux qui portent beau, par l’intelligence du propos, l’habileté de la narration et la pertinence des intrigues mêlées.

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