Littérature française

Isabelle Desesquelles

Un jour on fera l’amour

Chronique de Marie-Laure Turoche

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Le nouveau roman d’Isabelle Desesquelles tient toutes les promesses annoncées par son magnifique titre : coup de foudre, espoir et frustration, beauté et sensualité.

Alexandre est un jeune homme élevé au cinéma. Son père adoptif a tenu toute sa vie une petite salle de quartier et c’est à travers les vieux films des années 1950 qu’il lui a expliqué les choses de la vie. Alexandre a donc une image de l’amour en noir et blanc. La première fois qu’il voit Rosalie Sauvage, c’est dans une scène à faire rêver les plus grands réalisateurs. Elle est de dos, elle essaie une robe de mariée, il est derrière la vitrine et aperçoit seulement son dos et son incomparable nuque. Doit-il entrer dans ce magasin ? Doit-il prendre le risque de gâcher cette vision surréaliste ? L’amour est tellement plus beau lorsqu’il est fantasmé. En face de lui, il a l’exemple de ce couple décevant formé par ses deux meilleurs amis, Marc et Marianne. Il la trompe continuellement, elle préfère fermer les yeux. Isabelle Desesquelles a l’art et la manière de disséquer les sentiments et les états d’âme. Avec une écriture très fine, subtile et poétique, elle décrit la quête de l’amour (impossible ou pas) de deux êtres solitaires. Le cinéma est bien sûr mis à l’honneur à travers de nombreux films cultes, dont les répliques sont parsemées ici et là, au fil des pages.

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