Sciences humaines
Pascale Thibault
Patrimoine occupé, patrimoine protégé

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Pascale Thibault
Patrimoine occupé, patrimoine protégé
Éditions du patrimoine
28/08/2025
128 pages, 29 €
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Chronique de
Isabelle Aurousseau-Couriol
Librairie de Paris (Saint-Étienne) -
❤ Lu et conseillé par
4 libraire(s)
- Laurence Behocaray de I.U.T. Carrières sociales, Université (Tours)
- Isabelle Aurousseau-Couriol de de Paris (Saint-Étienne)
- Christelle Chandanson de Elkar (Bayonne)
- Bénédicte Cabane de des Danaïdes (Aix-les-Bains)

✒ Isabelle Aurousseau-Couriol
(Librairie de Paris, Saint-Étienne)
De nombreux ouvrages racontent les multiples spoliations du monde culturel pendant la Seconde Guerre mondiale. Mais qu’en est-il de la protection du patrimoine français pendant cette même période ? Avec ce livre, découvrez cet incroyable sauvetage.
Dès la Révolution française, la notion de « monument historique » est prononcée devant la Constituante mais il faudra attendre 1830 pour que le ministre de l’Intérieur, François Guizot, propose la création d’un poste d’Inspecteur des monuments historiques. Le rôle de ce dernier est de classer les bâtiments et de répartir des dotations pour l’entretien et la restauration de ceux-ci. S’ensuivra une commission établissant au cours des années critères et procédures de classement. Au printemps 1914 est créée la Caisse nationale des monuments historiques et préhistoriques, qui défendra une politique patrimoniale. Dans les années 1930, elle met en œuvre une « défense passive » afin de protéger tous biens culturels d’un prochain conflit possible. La guerre de 1870 mais surtout la Première Guerre mondiale ont laissé des blessures sur nombre de bâtiments tels que la cathédrale de Reims. Dès 1939, les châteaux, propriétés de l’État, vont être réquisitionnés pour abriter tableaux, sculptures des musées de la capitale mais aussi de toutes les zones à risque, le Nord et l’Est de la France, les archives et autres trésors de La Bibliothèque nationale. Dès les premiers coups de canon, les églises et autres prodiges architecturaux sont protégés, les vitraux de Notre-Dame, de la Sainte-Chapelle sont démontés et entreposés dans les caves du Panthéon. Les œuvres d’art sont convoyées par train ou camion pour rejoindre de nouvelles affectations. Des espaces publics comme Chambord deviennent de véritables plaques tournantes de ces transferts où l’on décide de leur destination : des propriétaires privés prennent alors la lourde responsabilité de protéger « quelques » objets. Les caisses traversent le territoire, sont déplacées au gré de l’avancée de l’armée allemande ou des bombardements alliés. Tout cela grâce à la ténacité d’hommes entrés dans l’Histoire, comme Jacques Jaujard qui, à la tête des musées nationaux, veillera à la sécurité des biens de la nation, restant en contact avec les conservateurs responsables des différents sites, sans oublier le personnel envoyé dans ces lieux afin d’assurer la protection des biens face aux incendies, au froid, à l’humidité. Jaujard doit aussi résister aux services allemands avides de réquisitions, voire protéger des collections privées de familles juives. Avec cet incroyable ouvrage de Pascale Thibault, très richement illustré de nombreuses photographies d’époque, découvrez cette incroyable course au sauvetage des richesses artistiques de notre pays au cours de cette Seconde Guerre mondiale.