Littérature française

Faïza Guène

Millénium Blues

photo libraire

Chronique de Marc Rauscher

Librairie Majuscule-Birmann (Thonon-les-Bains)

Dans son quatrième roman, Faïza Guène ouvre l’album de la décennie 1990 commenté par une jeune fille qui considère que, quoi qu’en dise, sa conseillère d’orientation n’est pas « moyenne ».

Quels souvenirs gardons-nous de la décennie qui a précédé l’an 2000 lorsque, à défaut d’avenir, nous croyions au futur ? Zounia, l’héroïne du nouveau roman de Faïza Guène, a grandi durant ces années 1990 et en fait le récit en analysant justement les répercussions qu’elles ont eues sur notre présent. Enfant de la Génération Y, issue d’un mariage mixte, elle nous fait revivre son adolescence dont elle évoque la bande son. Elle évoque le divorce de ses parents, qu’elle jauge avec un œil critique mais toujours tendre, son éveil à l’amour auprès d’Eddy et la lente déliquescence de son couple, le drame de sa meilleure amie Carmen. À ces instantanés de sa vie intime, elle mêle les événements marquants de l’Histoire contemporaine et leurs échos actuels, la peur diffuse induite par les attentats du World Trade Center, la sidération devant l’arrivée d’une droite extrême au second tour d’un scrutin présidentiel... Mais plus que la radiographie d’une époque, Millénium Blues est aussi une ode à la résilience. Les personnages du roman qui refusent de se laisser aller au fatalisme accèdent à une certaine forme de bonheur. Assurément l’un des romans les plus positifs de cette rentrée 2018 !

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