Littérature étrangère

David Vann

Dernier jour sur terre

Chronique de Marianne Kmiecik

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Deux livres de David Vann abordent la question des armes. Ils se font écho, plaçant le lecteur dans la position très inconfortable du tireur. Une façon de montrer comment l’humain peut devenir inhumain, et inversement. Dans Goat Mountain, on part à la chasse. Un jeune garçon appuie inexplicablement sur la détente d'une carabine et abat un braconnier ! Roman psychologique s'il en est, à l'atmosphère oppressante et au décor sublime, Goat Mountain pousse le lecteur à s'interroger sur le bien, le mal, l'enfance et l'innocence. Dernier Jour sur terre se présente comme une enquête autour de la vie de Steven Kazmierczak, jeune homme de 27 ans qui tua cinq personnes et en blessa dix-huit autres lors d'une fusillade à l'Université de l'Illinois. Les sentiments et la culpabilité des proches, la vente d'armes à feu aux États-Unis, le rôle de la famille… des thèmes forts et complexes que l'auteur maîtrise parfaitement. Si ces deux textes sont indépendants, ils gagnent à être lus ensemble. Des récits empathiques qui incitent à se poser plus de questions, à ne pas nous contenter des discours servis à la chaîne et à réfléchir par nous-mêmes. Voilà quelque chose qu'il est bon de trouver dans les livres !

 

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