Polar

Sarah Vaughan

Anatomie d’un scandale

illustration

Chronique de Marianne Kmiecik

()

Ce soir-là, Sophie pressent que quelque chose de grave est sur le point de se produire avec son mari mais elle est loin d’imaginer l’ampleur de la catastrophe. À lire d’une traite !

James, sous-secrétaire d’État au sein du gouvernement anglais, n’est pas un menteur, sa femme l’assure. Mais elle-même tend à penser qu’il est un « dissimulateur », nuance ! Quand un soir, annulant au dernier moment un dîner important, James révèle à sa femme qu’il a eu une aventure avec son assistante et que l’affaire sera rendue publique le lendemain, Sophie ne sait plus que penser. Et le couple n’est pas au bout de ses peines : James se trouve bientôt poursuivi en justice ! Kate est quant à elle une avocate qui consacre sa vie à son travail. Passionnée, compétente, elle a fait des crimes sexuels sa spécialité. Alors qu’elle vient de perdre une procédure importante, son clerc lui apporte une affaire qui pourrait se révéler déterminante pour sa carrière. Rapidement, ce procès devient son obsession : Kate doit faire condamner James Whitehouse, à n’importe quel prix ! Et puis, subrepticement et très intelligemment, Sarah Vaughan nous emmène à Oxford, au début des années 1980, nous présentant notamment Holly, une jeune étudiante issue d’un milieu modeste, bien décidée à faire ses preuves à l’université. Travailleuse acharnée, d’une discrétion absolue et mal à l’aise dans ce milieu si différent du sien, Holly découvre au sein de l’élite des universités anglaises, une atmosphère bien éloignée de ce dont elle avait rêvé. Après La Meilleure d’entre nous (Préludes, 2015) et La Ferme du bout du monde (Préludes, 2017), tous deux disponibles au Livre de Poche, Sarah Vaughan nous offre ce roman haletant, qui n’est pas sans rappeler l’atmosphère des séries The Good Wife et House of Cards. Sexe, corruption, magouilles politiques, la romancière, ancienne journaliste, fait une peinture au vitriol de la bourgeoisie anglaise et nous entraîne dans l’envers du décor des universités prestigieuses, car c’est bel et bien là que tout a commencé.

Les autres chroniques du libraire