Littérature étrangère

Kirmen Uribe

Bilbao - New York - Bilbao

illustration

Chronique de Marie Hirigoyen

Librairie Hirigoyen (Bayonne)

Ondulant sur un camaïeu de bleu-vert et tourné vers l’universel, l’hommage d’un poète au courage des pêcheurs basques, qui parlent une des plus anciennes langues d’Europe.


Le jour où il apprend qu’il n’a plus que quelques mois à vivre, le grand-père de Kirmen Uribe conduit sa belle-fille au musée de Bilbao, afin « que la beauté l’emporte sur la mort ». C’est là que se trouve une fresque murale peinte par Arteta en 1922, figurant un groupe de jeunes danseurs basques où les villageoises côtoient les femmes de la ville, la scène symbolisant le passage de l’ancien monde au nouveau. Fil rouge d’un roman en cours d’écriture, cette œuvre inspire Kirmen Uribe qui tisse le passé d’une lignée de pêcheurs d’Ondarroa. Dans l’avion qui l’emporte vers New York, sa mémoire suit les nœuds du filet et retrouve les récits des femmes de la famille qui disent les années de guerre civile tout près de Guernica, la vie à terre, les marins disparus, l’attente. Tandis que les hommes racontent le danger des zones de pêche au large de l’Écosse et de l’Irlande, les naufrages, les fortunes de mer, l’évolution du métier. Quand deux de ses oncles, « experts de la mer », rallient le Venezuela à bord de petits chalutiers en suivant les étoiles, un troisième collabore avec un chercheur à la composition d’un Dictionnaire des pêcheurs biscayens. Ainsi, le lien entre l’éternel Atlantique et les mots anciens et toujours vivants nourrit le présent et ouvre sur l’avenir. D’autant que l’ETA a déposé les armes.

Les autres chroniques du libraire