Littérature française

Vautrin

Gipsy blues

Chronique de Nathalie Iris

Librairie Mots en marge (La Garenne-Colombes)

Gipsy Blues est une plongée peu ordinaire et pleine de verve dans le monde des gitans, à travers les mémoires d’un jeune homme peu rangé et très anticonformiste.

Jean Vautrin, prix Goncourt 1989, se définit lui-même comme un « écrivain populaire ». Mais il est bien davantage que cela, il est avant tout un écrivain qui sait manier la plume avec habileté, facilité et ingéniosité. Il nous le prouve une fois de plus en nous livrant les cahiers d’un jeune gitan, Cornélius Runkele, qui n’a pas les ambitions dans sa poche. Il s’agit d’une sorte de journal intime, que Cornélius aurait écrit pour raconter sa vie. Avec ce récit totalement fictionnel, le lecteur est plongé dans la vie d’un jeune homme qui a soif de vivre, de côtoyer un monde qui n’est pas le sien et duquel il est la plupart du temps rejeté : il ne fait pas bon vivre dans la société lorsque l’on est né gitan et que l’on en brandit avec fierté les origines. Que d’aventures dans ce roman étonnant, écrit avec une langue imagée où se mêlent les expressions gitanes et les tournures classiques. Jean Vautrin prend soin de rappeler aussi le passé malheureux qu’a connu cette population pendant la guerre, par petites touches bien placées et très utiles pour la mémoire collective. En résumé, si vous avez envie d’un livre qui sort de l’ordinaire, par les personnages, le style et l’histoire, c’est Gipsy Blues qu’il vous faut lire.

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