Littérature étrangère

Inga Vesper

Un long, si long après-midi

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Chronique de Nathalie Iris

Librairie Mots en marge (La Garenne-Colombes)

Avec sa couverture aux couleurs acidulées représentant une cuisine des années 1950, les éditions La Martinière ont choisi de nous intriguer. Bien leur en a pris ! L’autrice Inga Vesper nous entraîne dans une histoire qui nous tient en haleine de la première à la dernière page.

Si vous aimez l’atmosphère de l’Amérique des années 1960, ce livre va vous enthousiasmer. C’est un roman qui peut se lire soit comme un polar, soit comme un témoignage sur ces fameuses années où tout semblait bien propre et très facile pour la bourgeoisie américaine en plein essor. Mais ce serait oublier que sévit encore la ségrégation et le cloisonnement social. Quoi qu’il en soit, vous ne lâcherez pas ce livre ! L’héroïne de ce roman s’appelle Joyce. C’est l’incarnation même de l’Américaine « upper-class » blanche, tout ce qu’il y a de plus classique. Elle est belle, possède une belle maison, vit avec un beau mari, a de beaux enfants, des voisins qui lui ressemblent. En somme, tout est parfait dans sa vie. Alors pourquoi, un jour, disparaît-elle sans laisser de traces ? S’agit-il d’une fuite ou bien l’a-t-on assassinée ? Il n’y a pas beaucoup d’indices pour enquêter sur le fil de sa disparition. La seule piste sur laquelle tout le monde se rue est bien sûr celle de Ruby, une jeune femme noire qui travaille comme femme de ménage chez Joyce. Facile, n’est-ce pas ? Tellement facile d’accuser une jeune femme apparemment illettrée ! Il faudra la ténacité d’un flic bien déterminé à enquêter sur cette affaire et préférant faire de Ruby son alliée pour découvrir ce qui s’est passé. Quant à Ruby, elle est beaucoup plus intelligente que ne veulent le croire ceux qui l’accusent. Rares sont les livres aussi palpitants que celui-ci. Le personnage de Joyce apparaît en toile de fond à travers son témoignage, donné à lire au lecteur sous forme de journal. Nous pouvons ainsi peu à peu entrevoir et comprendre ce qui s’est passé. Petit indice : il faut toujours se méfier des apparences !

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