Littérature française

Olivier Poivre d’Arvor

Le Jour où j’ai rencontré ma fille

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Chronique de Nathalie Iris

Librairie Mots en marge (La Garenne-Colombes)

Le premier jour du reste de ma vie, ou comment la vie bascule quand, à la descente d’un avion, un douanier vous demande si la petite qui vous accompagne est votre fille et que vous répondez « oui » pour la première fois.

Il y a des jours qui sont moins heureux que d’autres. Des jours où l’on a envie de tout abandonner, des jours où l’on ne croit plus ni à ses projets personnels ni à ceux des autres, des jours où la vie ne chante pas. Et puis il y en a d’autres, des jours miraculeux, des jours emplis d’une saveur inoubliable, des jours qui nous font renaître. C’est ce que raconte Olivier Poivre d’Arvor dans son livre extrêmement touchant et incroyablement sincère. Tout commence par un fort désir d’enfant de sa part. Olivier Poivre d’Arvor fait alors comme tous les futurs parents, car il sait évidemment très bien comment on fait les enfants. Sauf qu’il faut se rendre à l’évidence : ça ne marche pas. Il consulte les médecins, qui soupçonnent d’abord sa compagne d’être stérile. Il s’avère finalement que c’est lui, le futur-père, qui est stérile. Coup dur pour l’ego masculin, d’autant que la stérilité masculine est encore un sujet tabou. Olivier Poivre d’Arvor décrit avec autant d’humour que de sensibilité le parcours médical auquel il a été confronté. Et de l’humour, il en faut pour supporter la batterie d’examens et de tests en tous genres qui conduisent finalement à cette conclusion difficile à assumer et qui se résume en un mot : stérilité. Olivier Poivre d’Arvor ne peut renoncer à ce fort désir d’enfant. À partir de là, le chemin vers l’adoption est lancé. Il prendra la direction du Togo où il rencontre une petite Togolaise de 7 ans, Amaal. L’adoption est un parcours d’un autre type, mais il est tout aussi éprouvant, tout aussi difficile, surtout quand on est célibataire. Toutefois, hors de question de renoncer, d’autant qu’à la clef il y a une immense récompense : Amaal. Voici un livre sans prétention mais qu’on ne lâche pas, car c’est l’histoire d’un homme qui livre son intimité avec beaucoup de pudeur. Et puis c’est un livre qui finit bien !

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