Littérature française

Vincent Almendros

Un été

photo libraire

Chronique de Coline Hugel

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« Le vent se lève, il faut tenter de vivre », dit en exergue Paul Valéry. Cette belle intimation illustre à merveille cet huis clos familial imaginé par Vincent Almendros.

 

Pierre rejoint son frère Jean en Italie pour faire une croisière en bateau. Il est accompagné par Lone, sa jeune et belle petite amie. Sur le voilier, il y a aussi Jeanne, la compagne de Jean depuis plusieurs années. À bord, Pierre se sent comme un étranger, pas vraiment à sa place, ne sait pas « dérouler le génois », « filer l’écoute pour le border », ni « [prendre] la manivelle de winch ». Il ne sait pas non plus comment se comporter avec Jeanne, celle qu’il a aimée il y a longtemps et qui est partie un jour pour revenir au bras de son frère. Un matin, Lone se réveille avec un œil enflé et collé. Il faut l’amener voir un médecin. C’est Jean qui l’accompagne, car il est le seul à parler italien. Pierre et Jeanne se retrouvent seuls pendant quelques heures sur le bateau…
Vincent Almendros réussit un exercice difficile, celui de nous installer dans un huis clos, de nous faire pénétrer à l’intérieur des pensées de Pierre, sans que nous nous sentions pour autant des voyeurs. En à peine 100 pages, il crée une tension palpable, exacerbée par la chaleur qui pèse sur le bateau, et nous entraîne dans cette histoire presque banale… qu’il parvient à rendre extraordinaire.

 

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