Littérature étrangère

Bruce Machart

Le Sillage de l'oubli

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Chronique de Coline Hugel

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Quand Karel naît, quatrième garçon de la famille, « il sembl[e] avoir été arraché à la chair de sa mère plutôt que simplement mis au monde. » Son père ne se remettra jamais de la mort de sa femme et ne parviendra plus à témoigner d’une once de gentillesse. Les années passent et son unique obsession semble être d’agrandir son exploitation. Ses deux bons chevaux servent à gagner des courses, tandis que ses quatre enfants sont chargés de pousser la charrue. Karel, cavalier émérite, perdra la course qui causera la ruine et la fortune de la famille : les trois aînés reçoivent chacun une sublime fille en mariage, tandis que le beau-père récupère les terres. Le bonheur des uns entraîne le malheur des autres : le père et le plus jeune fils resteront seuls à la ferme, avec quelques arpents à labourer. Sublime de noirceur et de douleur, ce premier roman époustouflant n’oublie pourtant pas l’amour et l’espoir, celui qui brille dans les yeux d’une femme amoureuse malgré tous les obstacles. Simplement magnifique.

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