Littérature étrangère

Louise Erdrich

Femme nue jouant Chopin

photo libraire

Chronique de Coline Hugel

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« Chaque fois que j’écris une nouvelle, je suis convaincue d’être arrivée au bout. Il ne reste plus rien. J’ai terminé. Mais les nouvelles en ont rarement terminé avec moi. »

Louise Erdrich est incontestablement une très grande dame de la littérature américaine, surtout connue pour ses romans et pour son engagement sincère en faveur de la cause amérindienne. Mais il ne faut pas oublier qu’elle est aussi une nouvelliste de talent. Quand on parle de nouvelles, on pense immédiatement à la fraîchement nobélisée Alice Munro et la comparaison ne semble pas absurde, car Louise Erdrich a ce même génie qui permet, en quelques pages, de dire une foule de choses. Ses personnages sont touchants, pleins, drôles et tristes, magiques. Ses histoires sont marquantes, fines et bien souvent ancrées dans cette réalité trop peu connue de la vie des Indiens d’Amérique. Dans la nouvelle qui donne son titre au recueil, on assiste à la vie curieuse, un brin fantastique, presque folle, d’un couple étonnant formé par un ancien soldat et une sœur diaboliquement musicienne. On sourit beaucoup à la lecture de ce texte tant il y a d’humour entre les mots, mais on en ressort touché et attendri par ces deux trajectoires improbables. Telle est la force de Louise Erdrich : cette capacité à nous distraire tout en nous transmettant quantité de valeurs, de souvenirs, d’histoires. Décidément une grande dame !

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