Littérature étrangère

Linda Stift

...plus gros que le ventre

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Chronique de Coline Hugel

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Tout commence par un kouglof… trop gros pour être mangé en entier. L’idéal serait bien sûr de trouver quelqu’un pour le partager. Et d’ailleurs, une moitié, c’est encore trop gros, on peut le manger à trois. C’est donc à cause d’un simple kouglof que la narratrice va être entraînée dans une drôle de spirale infernale. Charmée par une vieille dame impérieuse, comme pourrait l’être une souris par un serpent, la narratrice se retrouve au cœur d’un curieux duo formé par deux dames vieillissantes dont la vie tourne essentiellement autour de la nourriture (dégustée ou interdite), et du vol de vieux objets précieux dans les musées afin de reconstruire un semblant de la noble vie d’antan . L’attraction terrible et irrépressible qu’elle éprouve pour ces vieilles dames est à l’image de celle qu’elle subit pour la nourriture, poison divin qu’elle s’administre selon des rites très définis. Boulimie, possession, influence totale, la narratrice œuvre à sa propre destruction, tandis que les deux « vampires » aspirent le monde qu’elle s’est construit. Terrifiant.

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