Littérature étrangère

Richard Mason

Le Séducteur

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photo libraire

Chronique de Coline Hugel

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Tout en finesse et en circonvolutions, Richard Mason se glisse dans la peau d’un jeune opportuniste attachant qui construit sa vie autour de son talent de séducteur, dans l’Amsterdam impitoyable du début du xxe siècle.

C’est grâce à l’éducation de sa mère, professeure de chant qui lui a appris dès sa plus tendre enfance comment se tenir en société et comment décrypter les conventions sociales, que Piet Barol a développé un véritable talent de séduction, sur les femmes mais aussi sur les hommes. Aujourd’hui jeune diplômé, il cherche à se placer comme précepteur (nous sommes en 1907) dans une grande famille bourgeoise d’Amsterdam. Sûr de lui et très bel homme, il séduit d’emblée la mère de la famille, une femme ravissante et encore jeune mais délaissée par son époux. Son talent de pianiste et son sourire charmeur troublent instantanément et profondément Jacobina. C’est ensuite son effronterie qui plaît au maître de la maison quand il lui demande une somme exorbitante comme rémunération. Amadouant petit à petit tous les membres de la maison, Piet s’impose progressivement au sein de la famille et ne trouve plus sur son chemin que les deux sœurs, deux belles roses aux épines acérées qui se montrent quelque peu récalcitrantes à entrer dans son jeu. Par le biais de son jeune élève, Egbert, Piet recourt à toutes les ficelles de la séduction et de la compréhension pour triompher. Jeune garçon surdoué mais tourmenté (on ne parle pas encore d’autisme à cette époque), Egbert vit dans un monde peuplé de démons qui le tourmentent et l’obligent à respecter un certain nombre de règles particulièrement dures et contraignantes. Piet saura-t-il l’aider à se sortir de cet univers sombre et à trouver davantage de sérénité ? Saura-t-il se sortir des rets qu’il a lui-même tendus entre lui et les habitants de la maison ? Don Juan des temps modernes, le personnage de Piet séduit par son courage, son audace et par une certaine forme de naïveté qui le rendent finalement assez sympathique.

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