Jeunesse

Emma Chichester Clark

Les Ours ne lisent pas !

illustration

Chronique de Gaëlle Farre

Librairie Maupetit (Marseille)

L’ours a le vent en poupe cet automne. Ni peluches, ni monstres, les plantigrades auxquels nous avons affaire ici sont tour à tour amusants, touchants et émouvants. Le héros solitaire d’Un ours of course (Actes Sud Junior) veut trouver une amoureuse et l’épouser. Il va demander aux animaux s’ils ont des filles à marier à un ours, mais personne ne croit qu’il en est un ! En effet, il n’a pas l’air de « manger les enfants en pot-au-feu ». L’entreprise de l’ours se complique, car il va devoir prouver et assumer son « oursitude ». Manger un lapin résoudrait tout, mais celui qu’il trouve est malin et va semer une belle pagaille. Julie Colombet s’est joyeusement emparée des animaux d’Alice Zeniter et les a croqués de telle sorte que l’on s’amuse autant avec les mots qu’avec les illustrations de ce génial livre-CD. George, le héros de Les Ours ne lisent pas, fait également les frais de sa réputation quand il révèle son désir d’aller en ville pour trouver quelqu’un qui lui apprendra à lire. On a beau le prévenir : « En ville, ils n’aiment pas les ours », notre héros n’en fera qu’à sa tête. Son ambition et sa volonté lui permettent de briser sa mauvaise image, de se faire une amie humaine, qui lui apprend à lire, et d’accéder à « une vie plus intéressante » grâce aux mots et aux histoires. George est un ours touchant qui ose assumer sa différence. Au Jardin des ours, Papi et pépé ne sont plus là. Le petit ours pense beaucoup à eux et ressent le besoin de créer un « endroit où siroter les souvenirs colorés ». Il va convoquer les beaux instants ; des anecdotes, parfois gourmandes, parfois drôles, refont surface. L’ourson les réunit dans ce lieu-refuge qu’il affectionne, le jardin. À travers cet émouvant ourson, Fanny Ducassé parle de l’absence avec une justesse parfaite.

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