Littérature étrangère

Gail Godwin

Flora

Chronique de Isabelle Theillet

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« Certains événements sont irrémédiables » : c’est ainsi qu’Helen, bientôt 11 ans, commence le récit de cet été-là. Nonie, sa grand-mère qui l’élevait depuis la mort de sa mère, vient de décéder. Son père, parti en mission secrète à Oak Ridge, a confié la garde de sa fille à sa cousine Flora, âgée de 22 ans. Originaire d’Alabama, Flora a le « don des larmes », appelle Helen « ma douce » et est toujours prête à satisfaire tous ses désirs. Mais Flora agace Helen, laquelle finit aussi par agacer les autres à force d’assurance et de méchanceté. Il faut toute l’ampleur de ce roman pour apprécier la finesse psychologique déployée par Gail Godwin, auteure que Joëlle Losfeld a la bonne idée de nous faire découvrir. Dotée d’une imagination sans bornes, prête à préserver les fantômes de la Bonne Vieille, ancienne demeure de convalescents où elle est née, Helen, plus fragile qu’elle ne veut bien l’avouer, déjà sortie de l’enfance mais pas encore adulte, n’a pas fini de vous surprendre.

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