Jeunesse

Fanny Ducassé

Rosalie et le langage des plantes

illustration

Chronique de Gaëlle Farre

Librairie Maupetit (Marseille)

Rosalie ne connaît pas le langage des plantes et le regrette beaucoup. C’est grâce à un mystérieux manuscrit trouvé lors d’un vide-grenier que les clés de cette langue lui seront révélées. Entretien avec Fanny Ducassé, l’auteure de Rosalie et le langage des plantes, un album d’une élégance et d’une finesse rares.

PAGE — Il y a dans tous vos livres une grande place accordée aux arbres et à la forêt, à la végétation et aux fleurs. Quel est votre rapport à la nature ? Avez-vous la main verte ?
Fanny Ducassé — J’aime énormément dessiner des plantes et des fleurs, la plupart du temps imaginaires. Je m’inspire beaucoup de mes rêves pour imaginer mes histoires. Dans mes rêves, je suis presque toujours dans la forêt. Mon œil est attiré par les motifs floraux, je ne sais pas pourquoi. J’ai grandi à la campagne, peut-être cela m’influence-t-il. Aujourd’hui, je vis dans la grande ville et je n’ai pas du tout la main verte !

P. — Comment est né l’album Rosalie et le langage des plantes ? L’aviez-vous en tête depuis longtemps ?
F. D. — Rosalie et le langage des plantes est né d’un rêve éveillé (comme Louve – paru chez le même éditeur en 2014, NDLR), il y a au moins deux ans. Ce rêve m’a beaucoup marquée et j’ai eu envie de le développer en en faisant une histoire. Le passage où Rosalie se fait un costume avec des plantes pour se fondre parmi elles était dans mon rêve (elle s’aperçoit aussitôt qu’elle n’a rien compris aux plantes et que, si elle prétend les aimer, elle ne peut vouloir les posséder !). Puis j’ai brodé le reste tout autour.

P. — Pouvez-vous nous parler de votre processus de création ? Est-ce le personnage qui vous est venu en premier ? Ou bien des éléments de l’histoire ? Les illustrations ?
F. D. — Cette fois, j’ai commencé par écrire le texte entièrement. Ensuite, j’ai choisi les couleurs, dessiné les personnages. Puis Camille Gaultier, l’éditrice, m’a proposé un découpage du texte et j’ai commencé mes illustrations en fonction de celui-ci.

P. — On sent dans Rosalie et le langage des plantes que vous vous emparez plus joyeusement de la langue. Quelle évolution sentez-vous dans votre écriture ?
F. D. — J’ai passé plus de temps à l’écriture de cet album que pour les précédents et j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai envie de continuer sur cette lancée.

P. — Vos albums ont des formats très divers – carré, à l’italienne, allongé… Comment les concevez-vous ? Ces formats interviennent-ils dans leur élaboration ?
F. D. — Changer de format m’aide à m’installer dans un nouvel espace pour chaque histoire. Ici, je voyais un format haut et fin, comme une plante qui pousse.

P. — Renards et ours, Saint-Bernard, chats et autres animaux sont très présents dans vos livres. Que représentent-ils pour vous ?
F. D. — Il y a presque toujours des animaux (souvent dodus et/ou poilus) car ils me réconfortent, et j’ai besoin de dessiner des choses qui me réconfortent.

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