Littérature française

Bruno Bayen

Élève

photo libraire

Chronique de Christine Lechapt

Librairie Maison du livre (Rodez)

Chaque mot a un sens, une signification voire des subtilités. Mais il peut aussi avoir un impressionnant pouvoir d’évocation, ce que démontre de façon admirable Bruno Bayen.

Consul de France à Belém, le narrateur, Juste, passe une grande partie de son temps libre dans la bibliothèque du consulat, dotée d’une vaste collection de dictionnaires pour lesquels il nourrit une véritable passion. Quand son poste est supprimé, il rentre en France et se trouve confronté à la mise sous tutelle de sa mère. Cette épreuve le renvoie à son enfance et à sa découverte de la langue. C’est entre sa mère, sa grand-mère et sa cousine qu’il apprendra les subtilités du langage, ce que l’on peut dire ou pas, les expressions chères à chacune et celles qui imprègnent des moments précis du quotidien. De son père, en revanche, il apprendra sur le tard que, ce qui le passionnait, c’était le silence. Si on savait que certaines odeurs peuvent nous ramener à des moments précis de notre enfance, il y a des mots et des expressions qui ont également ce pouvoir et c’est à ce voyage que Bruno Bayen nous convie avec bonheur. Ce n’est pas uniquement dans les souvenirs de Juste que vous allez vous plonger, mais également dans les vôtres. Ruez-vous « à toute berzingue », sur ce magnifique roman. Et merci à Bruno Bayen pour ce tendre retour en enfance.

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