Essais

Simon Sebag-Montefiore

Les Romanov

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Chronique de Christine Lechapt

Librairie Maison du livre (Rodez)

Pour comprendre l’actuelle Russie, rien de tel qu’un retour sur son passé, et plus particulièrement sur l’histoire de la dynastie des Romanov qui régna trois siècles et dessina les contours de ce vaste empire.

« Il était difficile d’être tsar », constate Simon Sebag-Montefiore. Le très jeune Michel Romanov, 16 ans, le pressentit certainement quand il refusa, le 14 mars 1613, de suivre les boyards venus en procession lui demander de monter sur le trône. Il le fit cependant et c’est ainsi que commença le règne d’une incroyable dynastie qui s’éteignit en 1918. Vingt souverains se succédèrent pour construire le plus vaste empire du monde. On estime que, durant leur règne, la Russie conquit chaque jour 142 km2, soit 42 000 km2 par an. Cet exploit ne pouvait être accompli que par d’implacables conquistadors et de brillants chefs d’État. Écrire l’histoire de la dynastie revient cependant à faire le portrait de l’absolutisme russe. La construction de la grande Russie se fit de manière impitoyable au gré des conspirations, des rivalités familiales, d’ambitions impériales, d’excès sexuels et de sadisme. Pour réussir le défi colossal de régner sur la Russie, il fallait agir en autocrate. Tout échec se payait par la mort. Le tsar devait inspirer une crainte viscérale, presque sauvage. Mais ce sombre tableau ne doit pas éclipser le fait que les Romanov produisirent deux génies politiques – les deux Grands, Pierre et Catherine – et que c’est sous leur règne que Pouchkine, Tolstoï ou Tchaïkovski révélèrent la culture immense de cette civilisation. En nous relatant la petite et la grande histoire des Romanov, Simon Sebag-Montefiore fait revivre avec forces détails et anecdotes une période fascinante de la Russie. Un livre indispensable à l’approche de la commémoration de la Révolution d’Octobre.

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